Philosophie

Combien de temps allons-nous porter l'imposture
De ces philosophes qui sont historiens de la
Philosophie et qui confondent le savoir passé
Avec la création de nouvelles réflexions
Dis donc la vérité

Certains sont des érudits, d'autres plutôt pédants
Recyclent leurs diplômes dans le pouvoir ou le luxe
Sans se préoccuper de leur qualité ni
De leur postérité tant leur oubli frappe
Dis nous ta vanité

La philosophie n’est pas le retour passé
Ni le futur simplifié qui ne concerne pas

La philosophie c’est le cours de la pensée

Les tourments

Nous vivons des temps endurants, c’est la crise crasse
Réjouis-toi si l’ordre se délite, l’or enlaidit
Ceux qui l’achètent et hagards suffoquent dans leur lie
Mieux vaut loin risquer grand que tourner dans la nasse

Tu as cru que grandir était trahir ta vie
Tu te retrouves sans avis et pleine de remords
Quand on veut trop vivre on se condamne à la mort
Et pour s’en sortir on exauce la frénésie

Tu te trouves sans personne ni repère de confiance?
C’est que tu as brillé de l’écho des défiances
Maintenant ouvre les ouïes et rappelle ta mode

Quand la vie fuit il est bon de régler ses codes
Sans quoi l’on s’oublie et l’on traîne à l’hallali
Sous son lit on sort des monticules de déni

Bretteur

J’ai enduré l’autre fois les insultes emportées
D’un philosophe balnéaire qui avait gonflé
Son ego de dragueur ses drogues et ses souliers
Notre grenouille voulait jouer au taureau dégonflé

Le plus drôle intervint quand ce drôle fulmina
Qu’il allait me montrer qu’il était redoutable
Qu’il avait la santé du sophiste méprisable
Et ses belles paroles gonflait sa paranoïa

J’ai bien ri de son numéro de clown boiteux
Esprit bancal et partouzeur des esprits vieux
Amoral jugeant la pédophilie nouvelle

Quand d’ici quelques décennies le cadavre leste
Aura dissout l’aura de sa vague essentielle
Il ne lui restera qu’à repasser sa veste  

La vie

Alter ayant à la vie peu compris

Insultait sans avis vif son esprit

Comme il n'avait que des envies à vie

Il lançait des compromis en défi

Pauvre boxeur racorni et ganté

Il choisit la violence comme vérité

Il s'agaça du dédale excité

Et insulta les critiques de tarés

En projection il était un cador

Bien qu'en raison il visait le décor

Il s'affichait en marxiste de trésor

Autodidacte polémiste avide d'or 

Malheur il se prenait pour un génie

Nationaliste il n'avait rien appris

Il hurlait à la bière et aux esprits

Jusqu'au jour où vite il prit son répit

- Pour la vie.

Homme âge

Emu d'un chanteur inconnu dans son pays
Adulé au pays de l'apartheid et dans
L'hémisphère austral refusant l'adoration
Sociale et préférant l'expérience difficile
C'est un sage Sixto Rodriguez

Démolisseur bâtisseur chanteur inspiré
Il a effectué des tournées et est célèbre
Célébré il retourne à son oeuvre anonyme
Philosophie politique des expériences
C'est un sage Sixto Rodriguez

Quand Internet éclôt il révèle le chanteur
Disparu qui était devenu un homme mûr
L'éternité est-elle promise à l'artiste qui
Sur Internet retrouve une jeunesse africaine
C'est un sage Sixto Rodriguez

Cette renaissance est un témoignage de vie.

Recréation

S'il est bien un problème qui gangrène notre monde
C'est le manque de conséquence, l'irrationalisme
Qui nous fait oublier les causes de nos errances

Nous sommes engagés sur la route du précipice
Nous sommes damnés à précipiter notre supplice

Notre monde est fini du fait de notre faillite

Nous sommes des narcissiques qui brûlons nos cartouches
Il était si tentant de dorer aux bains douches

Notre mentalité est la cause de notre chute lasse
Nous ramions pour poursuivre notre utilitarisme
Navré d'interrompre notre récréation puérile.

Internet

Quand j'écoute disserter les écrivains du jour
J'entends la dérive et la fin d'une époque claire
Gutenberg est fini, à présent c'est l'enfer
Il nous reste à fonder les contours de nos jours

Quand demain Internet remplacera nos ouvrages
Les réactionnaires dévoileront leur poussière
Ils défendent le passé leur âge d'or mortifère
Il est temps de passer du New Age vers les âges

Internet ne chante pas l'idéal du progrès
Il facilite les possibles d'édition de nos vies
L'écriture a changé plus loin que nos ennuis

Je préfère philosopher aux romans désuets
Je vis dans un espace qui n'est plus de ce temps